LVMH défend la biodiversité – 04.2019

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Luxe 10 mars 2020

Cette semaine, le groupe d’experts internationaux de l’IPBES pour la biodiversité se réunit à Paris pour adopter un rapport très attendu sur l’état du vivant dans le monde. Comme pour le climat, les entreprises sont appelées à lutter contre la dégradation de la biodiversité. Plusieurs entreprises l’ont bien compris comme LVMH ou RTE pour qui la sauvegarde de la biodiversité est consubstantielle à leur pérennité.

La perte de la biodiversité est l’un des cinq risques qui ont le plus de chance de se produire et auront le plus d’impact sur l’Humanité, selon le panorama des risques publié à l’occasion du Forum économique mondial de Davos. C’est dans ce contexte que le prochain rapport de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), sorte de GIEC de la biodiversité, sera scruté avec attention par les entreprises.

Moins visibles que les actions climatiques qui ont été poussées par la COP21 et l’Accord de Paris, les actions pour sauvegarder la biodiversité n’en sont pas moins indispensables. “Nous n’avons pas de modèle économique sans la biodiversité“, résumait ainsi Cécile Joucan, responsable filières au sein de la direction environnement du groupe de luxe LVMH, lors d’une table ronde au salon Produrable. “La biodiversité est à la fois notre source d’inspiration et de matière premières pour nos parfums, la maroquinerie, les vêtements… Mesurer notre dépendance et nos impacts sur la faune et la flore et surtout travailler à les réduire est donc crucial pour nous“.

La biodiversité, urgence absolue

Le groupe a créé des standards éthiques et environnementaux pour l’ensemble de ses matières premières naturelles. Le coton devra être 100 % certifié (biologique, équitable ou better cotton) d’ici 2025. De leur côté, les méthodes d’élevage des crocodiles doivent respecter des critères de bien-être animal. Certaines marques du groupe, comme Guerlain, avancent en éclaireur pour assurer une traçabilité optimale des ressources et réduire l’impact environnemental via l’écoconception et des programmes de reforestation par exemple.

Même conscience de l’importance de la biodiversité chez RTE. “L’urgence est même peut-être plus importante que pour le climat“, souligne Nathalie Devulder, directrice RSE chez l’opérateur de réseau de transports de l’électricité. Les conséquences dramatiques des incendies en Californie cet hiver ont prouvé que l’entretien de la végétation autour des lignes électriques à haute et très haute tension est essentiel.

Le gestionnaire du réseau français a donc décidé d’utiliser l’emprise des lignes au sol pour créer des zones de refuge et de reproduction pour la faune et la flore. Au final, cela représente un territoire équivalent à un petit département français… L’entreprise a donc choisi d’entretenir régulièrement ces espaces. Un changement de culture d’entreprise qui a porté ses fruits sur le plan de l’innovation et sur le plan financier, selon la directrice RSE. 

Les accords mondiaux, des cadres structurants pour les entreprises

Pour les entreprises, l’accord mondial sur la biodiversité qui devrait voir le jour à Pékin en 2020 lors de la COP 15, pourrait être aussi important que celui de Paris pour le climat. “Il s’agit de cadres très structurants pour les entreprises“, souligne ainsi Cécile Joucan, qui suit les réunions onusiennes sur la biodiversité depuis plus d’une dizaine d’années.

Pour mobiliser les entreprises et leurs dirigeants à grande échelle l’association, Entreprises pour l’environnement (Epe) a lancé l’initiative Act4Nature en juin 2018. Elle compte une centaine de membres en France et entend profiter de l’année qui vient pour s’étendre, notamment à l’étranger.