Les vêtements d’occasion ont la cote- 09.2019

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Textile 10 mars 2020

C’est la nouvelle norme pour les marques et les magasins. Vendre des vêtements d’occasion permet d’attirer une nouvelle clientèle et de compenser une image qui se ternit de plus en plus en raison des conséquences de l’industrie textile sur l’environnement. Galeries Lafayette, Printemps, Macy’s, JC Penney, Kiabi, Camaieu, tout le monde s’y met.

C’est le renouveau des vêtements d’occasion. Aux États-Unis, Thred Up, plateforme de revente de textile de seconde main en ligne, vient de nouer un partenariat avec les populaires Macy’s et JC Penney, deux enseignes américaines. Bientôt la plateforme spécialiste des vêtements d’occasion va fournir les deux distributeurs directement dans leurs magasins.

Macy’s et JC Penney espèrent ainsi répondre à l’attente de consommateurs, de plus en plus sensibles à la pollution de l’industrie textile, et attirer de nouveaux clients. Il faut dire que les deux enseignes sont en difficulté. Les ventes de JC Penny ont baissé de 7 % et celles de Macy’s stagnent. “Avec l’essor des marchés de la revente en ligne, il ne fait aucun doute que la demande pour les marques est à son plus haut niveau. Trouver un produit d’occasion unique pour beaucoup moins cher est un frisson émotionnel”, a déclaré Michelle Wlazlo, vice-présidente exécutive et négociante en chef de JCPenney.

Surtout l’avenir du marché des produits de seconde main semble radieux. Selon une étude de GlobalData publiée par ThredUp, d’ici 2028 les ventes de produits d’occasion vont atteindre 64 milliards de dollars aux États-Unis, de quoi dépasser les enseignes de la fast fashion qui ont généré 44 milliards de dollars. 

Les marques compensent leur mauvaise image avec l’occasion

“Vendre des vêtements d’occasion c’est une nouvelle norme pour les marques”, analyse Élisabeth Laville, fondatrice d’Utopies. “C’est une manière de compenser la mauvaise image qu’elles ont d’un point de vue environnemental et social”. Et c’est aussi l’occasion de surfer sur une vague qui pourrait leur être défavorable. Plus un consommateur achète via Vinted par exemple, l’appli star des vêtements d’occasion, moins il mettra les pieds dans les magasins classiques. 

Or, selon une nouvelle étude de l’Institut français de la mode (IFM), depuis 2007, le marché du textile et de l’habillement a perdu 15 % de sa valeur, tous circuits de distribution confondus. Les Français achètent de moins en moins de vêtements neufs. En cause, d’abord, la perte de pouvoir d’achat mais aussi un “souci écologique et éthique”. Une véritable tendance qui profite au marché de seconde main, que l’IFM évalue à un milliard d’euros en France en 2018.

Pas de remise en question du modèle de la fast fashion

Face à ce constat, plusieurs marques et détaillants ont décidé de franchir le pas. Les Galeries Lafayette viennent de lancer Le Good dressing, une plateforme qui permet une vente entre particuliers sans commission. Mais pour fidéliser la clientèle les Galeries proposent un système de bons d’achats qui permet faire revenir le consommateur. Des “corners vintage” (des coins vintage, littéralement) s’installent de plus en plus dans les grands magasins comme le Printemps. Même Kiabi et Camaieu s’y mettent.

“La seconde main est une véritable tendance pour les consommateurs mais les marques s’adaptent à la marge. Elles ne remettent pas en question le modèle de la fast fashion qui a pourtant des conséquences désastreuses. Or la mode a existé avant la fast fashion, elle peut se définir autrement”, défend Elisabeth Laville.

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