Ecologie: le vrai paradoxe des 18-24 ans-01.2020

Save Life On Earth
News 11 mars 2020

MobilisĂ©s pour la cause environnementale, friands de produits d’occasion et de moyens de transports alternatifs, les jeunes restent pourtant bien ancrĂ©s dans les logiques de la sociĂ©tĂ© de consommation

DĂ©but 2019, a sonnĂ© le dĂ©but de la mobilisation internationale des jeunes pour le climat avec des dĂ©clinaisons dans de nombreux pays, dont la France. A l’initiative de cette mobilisation, la jeune militante Ă©cologiste suĂ©doise, Greta Thunberg, s’est mĂȘme vue attribuer le prix de la personnalitĂ© de l’annĂ©e 2019 par le Time Magazine, pour son rĂŽle d’icĂŽne du mouvement des jeunes pour le climat

D’aprĂšs le CRÉDOC (Centre de Recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), l’environnement a d’ailleurs Ă©tĂ© un enjeu majeur de l’annĂ©e qui vient de s’écouler. Il se classe chez les jeunes adultes (18-24 ans) en tĂȘte des prĂ©occupations (32%), devant le chĂŽmage et l’immigration. Les jeunes sont imprĂ©gnĂ©s de l’idĂ©e que le monde va ĂȘtre profondĂ©ment bouleversĂ© par le dĂ©rĂšglement climatique : 60% des 15-24 ans pensent que le changement climatique ne sera pas limitĂ© Ă  des niveaux acceptables d’ici la fin du siĂšcle. La sensibilitĂ© des jeunes aux questions environnementales se traduit aussi par une progression de leur engagement sous forme de bĂ©nĂ©volat ou lors des manifestations. Alors que seuls 3% des 18-24 ans participaient Ă  une association pour la dĂ©fense de l’environnement en 2016, ils sont aujourd’hui prĂšs de 12%.

Mais, dans le mĂȘme temps, un paradoxe semble s’installer chez les 18-24 ans: ils restent des consommateurs hĂ©donistes, attirĂ©s par des produits innovants et par l’achat malin lors des pĂ©riodes de soldes. AspirĂ©s par le changement de sociĂ©tĂ© et dĂ©nonçant l’inaction politique des États, les jeunes ne se situent pas vraiment en rupture vis-Ă -vis du modĂšle de sociĂ©tĂ© consumĂ©riste dans lequel ils ont grandi et vivent aujourd’hui. Au quotidien, on observe aussi des pratiques responsables moins frĂ©quentes que la moyenne de la population telles que tri des dĂ©chets, achat de lĂ©gumes de saison et locaux ainsi que des produits ayant moins d’impact sur l’environnement. Par exemple, 64% des 18-24 ans pratiquent le tri de leurs dĂ©chets alors qu’à l’échelle de la population totale, ce pourcentage s’élĂšve Ă  80%.

En revanche, c’est en matiĂšre de transports que les jeunes se dĂ©marquent le plus et adoptent une dĂ©marche plus Ă©cologique. VĂ©hicules d’occasion, covoiturage, transports en commun, vĂ©lo ou marche Ă  pied, autant de pratiques qui s’ancrent chez les 18-24 ans.

L’enquĂȘte du CRÉDOC souligne bien que la sensibilisation est aujourd’hui trĂšs forte chez les jeunes, mais qu’elle ne suffit pas au changement de comportement. Hormis les politiques publiques, longtemps premier levier pour sensibiliser la sociĂ©tĂ© collectivement, il existe aussi d’autres moyens pour un changement de comportement d’abord individuel. Les leviers d’actions sont multiples : donner Ă  voir du concret sur les actions positives rĂ©alisĂ©es, mettre en avant les bĂ©nĂ©fices personnels au changement des pratiques, montrer les Ă©volutions positives dans les entreprises ou encore utiliser l’attrait des technologies comme Cheval de Troie.

Le sujet de l’entreprise est central. Les attentes sont immenses et l’engagement social et environnemental des marques est une clĂ© pour conforter les 18-24 ans dans leur propre engagement. Encore faut-il que les informations dĂ©livrĂ©es soient claires et sincĂšres: la transparence est de mise. C’est ce qui permettra aux 18-24 ans de concilier leur sensibilitĂ© sociĂ©tale et leurs aspirations professionnelles et personnelles. L’analyse des rĂ©sultats du Top50 SLOE sur cette tranche d’ñge le dĂ©montre trĂšs bien.

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